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Editeur :
Denoël Graphic
Collection
:
Date de publication : avril 2006
ISBN : 2-207257-99-1
Prix : 20,00 €
Couleur
SOREL Edward, Scénariste/Illustrateur |
Tout le sel de ces
Vies littéraires tient à leur cruauté
et à leur laconisme. C'est en neuf images, pas une de plus,
qu'Edward Sorel expédie à chaque fois la vie de dix monstres sacrés
de la littérature, de Léon Tolstoï à Norman Mailer, en passant par
Proust, Sartre ou Brecht. Tout est vrai dans ces miniatures
précises, féroces et gaies comme une conversation autour d'une
table à l'hôtel Algonquin, où souffle l'esprit propre aux
humoristes new yorkais.
(Source éditeur).
Avec une mauvaise foi magnifique car pleine de facétie, le
dessinateur de presse américain Edward Sorel exécute une biographie
au vitriol d'une dizaine d'écrivains illustres des XIXe et XXe
siècles : Léon Tolstoï, Marcel Proust, Carl Jung, Jean-Paul Sartre,
Bertolt Brecht et différents auteurs anglophones. Au vitriol, car
ses intentions sont loin d'être bienveillantes. Au lieu de rappeler
le génie des uns et des autres, Sorel ne retient de ces sommités
que leurs pires traits de caractère, que leurs actions les moins
valorisantes. Et tout cela est illustré par des dessins féroces et
moqueurs, dans un style spontané d'une grande force comique.
Alors certes, toutes les anecdotes citées sont parfaitement
authentiques, mais la démarche ressemble tout de même à celle des
paparazzi de la presse à scandale : il s'agit bel et bien d'aller
fouiller dans les poubelles des célébrités pour y trouver quelques
pièces à conviction. On imagine Sorel en train de lire des dizaines
de biographies pour préparer son livre, regrettant la droiture de
tel auteur qu'il aurait bien voulu se payer, ou au contraire
exultant en découvrant des dérèglements moraux ou sentimentaux
pouvant servir son dessein...
S'il est évident qu'on ne pourra pas s'en tenir à la seule lecture
de cet ouvrage pour se faire une idée de la vie des écrivains
concernés (ce n'est pas le but !), ce livre insolite et désopilant
montre s'il en était besoin que le bel esprit et le mauvais esprit
peuvent coexister. Au-delà,
Vies littéraires démontre avec
efficacité qu'il faut dissocier l'oeuvre et l'artiste : un
romancier formidable peut aussi être un salaud, un con, un despote
familial, un allumé, un mégalomane, etc. Ce qui ne diminue en rien
l'intérêt de ses oeuvres.