Date de publication : mars 2008
ISBN : 978-2-84414-265-8
Prix : 20,00 €
Noir et blanc
OTT Thomas, Scénariste/Illustrateur |
Une mystérieuse suite
de chiffres inscrite sur un bout de papier. Un homme la
contemple, l'air abattu, et la remise soigneusement dans sa
bible. Puis il se couche en chien de fusil, sur la minuscule
banquette de sa triste cellule. Cet homme, détenu du block B,
n'attend plus que son bourreau pour en terminer avec
l'existence. Un nouveau coup d'œil sur cette mystérieuse suite
de chiffres… Ce bout de papier, il a l'air d'y tenir comme à la
prunelle de ses yeux. Mais quelle importance cela peut-il encore
avoir ? A huit heures ce matin, cela n'en aura plus aucune pour
lui. Il aura lâché son bout de papier au pied de la chaise, et
la clé de cette mystérieuse suite de chiffres il l'aura
emportée. Et le bourreau, son labeur achevé, aura beau la
ramasser, il n'y pourra voir qu'une suite de chiffres sans queue
ni tête. Quelle importance pouvait-elle bien avoir pour que cet
homme l'emporte comme ultime vestige du monde des vivants ?
Après tout, ce n'est qu'une suite de chiffres sans queue ni
tête, non ?
Thomas Ott,
virtuose de la carte à gratter, revient avec son univers noir,
comme il se doit. Comme il se doit car la carte à gratter est un
support noir qui, quand on le gratte, révèle la surface blanche
sous-jacente (cf. carte
à gratter sur wikipédia). Thomas Ott n'est donc pas un
angoissé de la page blanche, mais nous révèle par le blanc la
noirceur de son monde, un monde pour le moins angoissant. Par ce
récit muet, il livre son personnage aux aléas du hasard, aux
montagnes russes de la chance et de la poisse ; ce personnage
est entraîné par une chaîne de causalités dont ni lui ni le
lecteur n'est à même de démêler la logique. Une logique pourtant
belle et bien réelle, qui semble gouvernée par une puissance
supérieure. Laquelle ? Pas moyen de le savoir. Il n'y a qu'une
solution : se laisser porter par la noirceur, ne pas chercher à
comprendre ; le lecteur est pris, sans bien savoir où il va être
entraîné par le récit qui, pourtant, ne pouvait pas se finir
autrement.?xml:namespace>