Date de publication : février 2007
ISBN : 2-84999-041-4
Prix : 29,00 €
Noir et blanc
25 juin 1950. Les troupes nord-coréennes franchissent le 38e
parallèle, la guerre est déclarée. C'est le début de la fuite vers
le sud pour des milliers de sud-coréens. Un mois plus tard, le 26
juillet, près du hameau de No Gun Ri, un bataillon de la 1re
division de cavalerie américaine prend position près d'un pont
ferroviaire avec pour mission de tenir l'emplacement pendant trois
jours au moins. Des centaines de civils sud-coréens trouvent un
abri sous les arches du pont, avant d'essayer de poursuivre leur
fuite éperdue. C'est le début du cauchemar : pendant trois jours et
trois nuits, les soldats américains ouvrent le feu à la
mitrailleuse sur les réfugiés, faisant plusieurs centaines de
victimes.
(Source éditeur).
Que
dire de cet énorme pavé de plus de six cent pages sinon que
nous sommes devant un chef d'oeuvre, tant d'un point de vue
scénaristique que graphique.
Les deux auteurs nous plongent au coeur de la guerre de Corée : du
25 juin 1950, date de la déclaration de la guerre, au 1er juillet
1953, date de la fin des hostilités, avec au centre de ce récit, le
massacre au pont de No Gun Ri du 24 au 29 juillet 1950. Un massacre
inutile commis sur la population civile sud-coréenne par les
troupes américaines (sensée être là pour les protéger). Un fait
inconnu du grand public et à ce jour encore impuni... Près de trois
cents victimes pour seulement une trentaine de survivants.
Mais que savons-nous de cette guerre ? Personnellement pas grand
chose... Quelques dates peut-être, souvenirs lointain d'un cours
d'histoire ennuyeux... Cette oeuvre comble ce manque. Nous avons
une description minutieuse des évènements marquants de ce conflit,
des avancées de la "méchante" armée nord-coréenne communiste, de
l'arrivée du "sauveteur" américain, de la fuite d'une population
apeurée. Tout cela à travers le regard d'une famille à la fois
témoin et victime des exactions des deux camps...
Une leçon d'histoire nécessaire, indispensable.
L'illustration en noir et blanc est tout simplement magistrale. Le
trait de Park Kun-woong est d'une simplicité redoutable,
terriblement efficace et d'une grande expressivité. Une des
meilleures bande dessinée que j'ai pu lire cette année. A ne
surtout pas manquer.