
Editeur :
Rackham
Collection
:
Date de publication : mai 2004
ISBN : 2-878270-67-3
Prix : 13,90 €
Noir et blanc
MIGNOLA Mike, Scénariste/Illustrateur |
AUGUSTYN Brian, Scénariste |
Sanctuaire recueille deux histoires de Batman.
Etrange parti pris éditorial que ce livre recueillant deux
histoires dessinées par Mike Mignola et mettant en scène Batman. La
première,
Sanctuaire, inédite en France, paraît ici pour
la première fois en noir et blanc. Extraite de la série
Legends
of the Dark Knight, cette bande dessinée de 1993 marque
l'émancipation de Mignola et préfigure ce que sera son travail sur
l'excellente série
Hellboy. Mêmes ambiances fantastiques,
même type d'encrage, enfin réalisé par l'auteur, où les noirs
dévorent les pages, où décors et personnages se stylisent à
l'extrême, l'ensemble donnant à ces pages magnifiques une touche
expressionniste particulièrement réussie.
La deuxième histoire, si elle paraît ici pour la première fois en
noir et blanc, avait précédemment été éditée en France, sous le
titre
Appelez-moi Jack, par Comics USA en 1990. Elle est
ici retraduite et renommée
Gotham à la lueur des
réverbères. L'encrage subtil de P. Craig Russel -
certainement, de tous les dessinateurs ayant encré Mignola, celui
qui reste le plus proche de son trait, à égalité avec Al Williamson
pour
le Cycle des épées et John Nyberg pour
Dracula - associé à l'habileté du scénariste Brian
Augustyn, en font une réussite, alors que le postulat de base
(Batman rencontre Jack l'éventreur dans l'Amérique de la fin du
XIXe siècle... ) aurait pu facilement donner quelque chose de
lamentable... Problème : le nom du scénariste ne figure même pas
sur la couverture alors que cette bande occupe les deux tiers de
l'ouvrage. De plus, son antériorité (graphiquement évidente) aurait
logiquement dû la placer en tête de recueil... Au moins, l'ensemble
aurait mérité une présentation, une préface, quelque chose... On
s'interroge donc sur l'honnêteté éditoriale de cette publication :
l'appât du gain (Mignola + Batman, au moment de la sortie du film
Hellboy... ) aurait-il présidé à la réalisation de cet
ouvrage plutôt « cheap » (euh, cheap n'est peut être pas le terme
idéal pour un bouquin qui vaut quand même ses 13,90 euros... ) ?
Nous laisserons néanmoins à Rackham le bénéfice du doute, eut égard
à sa ligne éditoriale généralement irréprochable, et nous nous
délecterons de ces planches magnifiques qui auraient tout de même
méritées plus bel écrin...