
Editeur :
Mosquito
Collection
:
Date de publication : mai 2005
ISBN : 2-908551-79-9
Prix : 13,00 €
Noir et blanc
BAGGI Alessandro, Scénariste/Illustrateur |
Alessandro Baggi, l'auteur de l'étonnante
Affaire Loretta
Stevens, nous revient avec la très kafkaienne histoire d'un
malheureux fonctionnaire qui voit chaque jour son espace vital
davantage rogné et amputé.
(Source éditeur).
Alors qu'il s'apprête à retourner enfin au travail après un long
congé maladie, un homme est réveillé par le bruit d'un chantier qui
démarre. En pleine nuit, des ouvriers montent un échafaudage autour
de son immeuble, dans un bruit assourdissant. Malgré ses
protestations, le travail continue et avance vite. Au petit matin,
l'échafaudage est achevé et le palier de notre homme a été détruit,
ce qui l'empêche de sortir de son logement. Personne pour lui
expliquer le pourquoi de ces travaux : il n'avait qu'à assister à
la dernière réunion des copropriétaires, c'est là que tout s'est
décidé. Eh oui, les absents ont toujours tort !
La présence tout autour de l'immeuble d'un réseau d'échafaudages
rappelle furtivement
La fièvre d'Urbicande pour aussitôt
s'en éloigner : dans le livre de Peeters et Schuiten les travées
étaient libératrices, ici c'est tout l'inverse. Nous suivons un
héros isolé, tourmenté par des volontés supérieures
incompréhensibles, qui finit par ne plus distinguer cauchemars et
réalité...
Pour le lecteur qui n'aurait pas encore saisi l'allusion,
Alessandro Baggi a placé dans la chambre de son héros deux
portraits d'un homme en chapeau melon, de chaque coté d'un tableau
représentant un cafard géant, avec en premier plan une pile de
bouquins signés Kafka (comme ça c'est clair), Beckett, Giacometti,
Poe, Buzzati. Sans doute s'agit-il d'un décor allégorique pour
représenter les sentiments du personnage, ce que la présence par
terre d'une poupée transpercée d'une épingle ne dément pas.
A ces éléments troublants vient s'ajouter une utilisation très
particulière des trames. Un mélange déroutant de lignes, de points
et de quadrillages accentue la dimension fantastique du récit tout
en donnant du volume au noir et blanc, qui malgré cela conserve une
remarquable fluidité de lecture. A lire en écoutant, pour
l'ambiance,
Pink Floyd - The Wall.